Rencontre avec David-Pierre Jalicon, le Président de la FKCCI

A l’occasion des trente ans de la FKCCI, David-Pierre Jalicon, Président de la Chambre depuis 2012, revient sur les missions essentielles de la FKCCI, son histoire, ses ambitions.

Quel est le rôle d’une Chambre de commerce et d’industrie à l’étranger, selon vous ?

Traditionnellement, le rôle des Chambres de commerce à l’étranger est d’être un trait d’union entre deux communautés d’affaires, en l’occurrence française et coréenne. L’objectif premier est d’accroître les échanges dans tous les secteurs. Cela dit, la Chambre de commerce en Corée doit être plus que cela. La Corée est le quatrième surplus commercial de la France et constitue donc un réel enjeu, avec une société et un marché en constant mouvement. Trois points sont importants pour la Chambre : la réactivité, la visibilité et la multiplication des points de contact.
La Chambre doit être proactive et porteuse d’initiatives. La société coréenne étant extrêmement rapide, il est important d’être en amont et de sans cesse se renouveler. Nous n’avons donc pas seulement un rôle d’accompagnement, nous générons aussi des affaires et alertons nos Membres sur les évolutions du marché et ses opportunités.
Isolés, nos Membres n’ont pas toujours la capacité à être visible et c’est le rôle de la Chambre que de les représenter. Nous portons l’image de la France, son savoir-faire et ses domaines d’excellence.
Enfin, c’est à la Chambre de faire le travail de « débroussaillage » des réseaux de contact, à tous les niveaux : français, coréens, nationaux, locaux, institutionnels, professionnels, etc. Ainsi, lorsque nous sommes sollicités par nos Membres, nous sommes capables de les rediriger vers l’interlocuteur pertinent.

Quels sont les accomplissements majeurs de la Chambre depuis sa création ?

Tout au long de son histoire, la Chambre a su se remettre en question et s’adapter aux évolutions de la Corée et aux besoins de ses Membres. Elle est partie d’un club de grands groupes du BTP, parce que c’est ce dont la Corée avait besoin à l’époque, puis a évolué vers la grande consommation et aujourd’hui les PME et les entrepreneurs. La Chambre et sa communauté se renouvellent sans cesse tout en continuant à grandir, ce qui est essentiel en Corée : pour prouver son importance et son dynamisme, il est nécessaire de se développer. En termes du nombre de Membres, nous sommes la quatrième Chambre étrangère en Corée, après les Etats-Unis, le Japon et l’Allemagne ; c’est très important. Plus nous sommes nombreux, plus nous sommes reconnus et influents.

En termes de services fournis aux entreprises françaises, je dirais qu’une date clé est l’ouverture de notre Business Center en 2012. Il était absolument nécessaire pour répondre à la demande croissante des PME et de la nouvelle génération d’entrepreneurs en Corée.

Une autre étape dans notre développement est la série de partenariats que nous avons mis en place depuis 2011 avec les institutions coréennes, comme la KCCI, la KITA, les mairies de Busan et Daegu, etc. Nous gagnons en importance et efficacité par réseau associé.

Quelles sont les forces de la FKCCI dans son appui aux sociétés souhaitant se développer en France et en Corée ?

Nous avons trois avantages principaux. Tout d’abord, nos membres. Ils sont notre expertise, pratique plus que théorique, directement sur le terrain dans une grande variété de secteurs. Cela nous permet de transmettre un savoir-faire très actualisé et très concret.

Ensuite, nos réseaux multiples. Pour les Coréens d’une part, nous pouvons les mettre en relation avec le réseau des CCI en France et les 113 CCI françaises à l’étranger. Pour la communauté franco-coréenne locale ou intéressée par le marché coréen, nous sommes au cœur, comme je l’expliquais, d’un réseau professionnel et institutionnel puissant et pertinent.

Enfin, la Chambre a la capacité de se projeter et de communiquer au nom de ses membres, avec une liberté de ton qui lui est propre. C’est pour cela que nous nous efforçons notamment d’être présents dans la presse par le biais d’éditos, comme dans le Korea Times tous les trois mois. Nous sommes aussi en étroite collaboration avec l’Ambassade de France en Corée afin de relayer les messages en toute cohérence.

Comment se réalise la dimension franco-coréenne de la Chambre ? Comment la Chambre soutient-elle les entreprises coréennes ?

La Chambre accueille autant les entreprises françaises que coréennes parmi ses Membres, animant ainsi une communauté multiculturelle, créatrice de liens humains autant que commerciaux et professionnels. Tous nos événements sont en anglais, ou en français-coréen depuis 2010. Nous les voulons ouverts à tous : ce qui nous unit n’est pas la langue, mais les affaires et l’amitié. De même, toutes nos publications sont soit en anglais, comme nos emailing, soit en français-coréen, comme notre magazine et notre site web.

Nous avons également beaucoup développé nos services de la Corée vers la France. C’est un besoin tant des acteurs coréens que de notre pays, qui appelle les investisseurs étrangers. Nous relayons ainsi la mission du gouvernement français. Par exemple, nous travaillons à la création de jumelages entre villes françaises et coréennes, grâce à nos liens avec des villes comme Busan et Daegu.

Quelles sont vos priorités, en tant que Président de la FKCCI depuis 4 ans ?

Je me suis fixé deux priorités en tant que Président. D’une part, je souhaitais développer des services très pratiques pour l’aide à l’implantation en Corée : le Business Center, mais aussi des services de chef de projet ou de secrétaire à temps partagé. Ce sont des offres calquées sur ma propre expérience professionnelle, avec ce dont j’aurais aimé bénéficier en m’installant ici en tant qu’entrepreneur.

D’autre part, j’estime que notre mission est de promouvoir et valoriser les entreprises françaises. L’image de la France est bonne mais celle de la France des affaires est trop méconnue. Nous devons mettre en avant auprès des Coréens notre dynamisme, notre créativité, nos savoir-faire. Nous devons montrer des réussites pour en générer d’autres.
C’est pourquoi, à l’occasion de ses trente ans, la Chambre travaille sur une plateforme digitale qui aura pour mission de démontrer le dynamisme de la France des affaires en Corée, au travers d’une vidéo, d’une carte interactive, d’infographies.


Quels sont les défis de la Corée dans lesquels la France et la FKCCI peuvent l’accompagner ?

La Corée va devoir s’internationaliser davantage et aura besoin de relais internationaux. Ces derniers, dont fait partie la Chambre, sont souvent sollicités au cours de forums ou de rencontres avec des personnalités politiques éminentes, afin de présenter leur expérience sur certaines problématiques propres à la Corée. La Chambre a bâti une relation de confiance avec les autorités locales qui lui confère un rôle privilégié.

Les grands défis de la Corée de demain seront, entres autres, l’énergie, la conquête spatiale, l’agro-alimentaire, la santé, l’industrie des services. Dans tous ces domaines, la France est bien placée pour être un partenaire de confiance.

La FKCCI, à travers ses différentes plateformes digitales et ses publications, ses événements et les interventions de Membres experts ainsi que ses services de consulting, s’efforce de répondre à ces diverses problématiques et d’accompagner les acteurs français dans leur évolution au sein du marché coréen en étant, comme toujours, en amont.

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